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Le plan audacieux de l'Allemagne d'utiliser les avoirs russes gelés pour financer l'Ukraine sème la discorde en Europe, soulevant des craintes juridiques et financières majeures.

La proposition de Friedrich Merz, chancelier allemand, de mobiliser 140 milliards d’euros pour l’Ukraine en s’appuyant sur les avoirs russes gelés, provoque une onde de choc et une vive controverse. Une initiative d’une audace troublante, découverte par la directrice générale d’Euroclear, Valérie Urbain, via un simple article de presse. Cette méthode, pour le moins cavalière, souligne le manque de concertation et la précipitation dangereuse qui entourent cette décision aux répercussions colossales.

Euroclear, le discret géant du dépôt européen, détient près de 200 milliards d’euros d’actifs russes immobilisés depuis l’invasion de l’Ukraine. Ironiquement, c’est cette institution méconnue, gérant 42 500 milliards d’euros de dépôts mondiaux, qui se retrouve au cœur d’un débat explosif. La proposition allemande vise à prêter ces fonds à l’Ukraine sans les confisquer, une nuance juridique qui tente de masquer une prise de risque considérable. Ce projet doit être validé lors du prochain sommet du Conseil européen les 18 et 19 décembre, mais les tensions sont déjà palpables.

La position de la Belgique, où se trouve le siège d’Euroclear et la majeure partie de ces actifs, est particulièrement délicate. Le pays craint d’être le bouc émissaire en cas de litige juridique et réclame des garanties solides de la part de l’UE. Ces inquiétudes sont légitimes : la Russie a déjà menacé de représailles et de poursuites judiciaires toute tentative d’utiliser ses fonds. Ce plan, bien que présenté comme une aide à l’Ukraine, pourrait bien se transformer en un cauchemar légal et financier pour l’Europe, fragilisant la confiance dans l’euro et exposant les États membres à des risques imprévus.