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Le Royaume-Uni supprime l'accès automatique aux aides sociales pour les demandeurs d'asile, un plan drastique qui réduit aussi leur protection et allonge le délai de résidence, suscitant la controverse.

Le Royaume-Uni, dans une tentative désespérée de juguler une immigration irrégulière galopante, s’apprête à porter un coup fatal aux demandeurs d’asile. Le ministère de l’Intérieur britannique a annoncé la suppression de l’accès automatique aux aides sociales, un tournant jugé « historique » par le Home Office, mais qui sonne comme une régression pour les droits humains. La ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, doit présenter ce plan drastique au Parlement, suscitant déjà l’indignation et la controverse.

Ce n’est pas tout : le gouvernement entend également réduire drastiquement la protection accordée aux réfugiés. Ces derniers pourraient être forcés de retourner dans leur pays d’origine dès que la situation est jugée « sûre », une clause qui soulève des interrogations quant à sa mise en application et aux risques encourus par les personnes concernées. Cette réforme, impulsée par le gouvernement travailliste de Keir Starmer, intervient alors que le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage connaît une montée en puissance alarmante dans les sondages, mettant une pression insoutenable sur la classe politique.

Le fameux « billet en or », qui aurait incité des milliers de personnes à traverser l’Europe pour rejoindre le Royaume-Uni, est désormais dénoncé par la ministre. Elle fustige des conditions jugées « bien plus généreuses » qu’ailleurs, permettant aux réfugiés de s’installer définitivement après cinq ans sans avoir « contribué » au pays. Le nouveau système prévoit une réduction drastique de la durée de séjour et un allongement considérable du délai pour obtenir la résidence permanente. Une politique inspirée du modèle danois, réputé pour sa fermeté sans compromis en matière d’asile, et qui risque de plonger de nombreux individus dans une précarité encore plus grande.

Ces mesures extrêmes s’inscrivent dans un contexte de tensions sociales exacerbées. Les manifestations contre l’accueil des demandeurs d’asile se multiplient, et la pression populaire pour freiner l’immigration est palpable. Avec un nombre record de traversées de la Manche et une augmentation des demandes d’asile qui contraste avec la tendance européenne, le gouvernement de Keir Starmer semble céder à la panique, quitte à sacrifier les principes d’accueil et de solidarité.