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La Serbie fait face à une crise énergétique sans précédent : Washington exige le retrait total des Russes de NIS, menaçant la stabilité économique du pays et le forçant à prendre des décisions extrêmes.

La Serbie est plongée dans une crise énergétique majeure, piégée entre les exigences intransigeantes de Washington et son ancienne dépendance envers la Russie. La ministre de l’énergie serbe, Dubravka Djedovic Handanovic, a révélé l’échec des négociations pour lever les sanctions contre la compagnie pétrolière NIS, détenue majoritairement par Gazprom Neft. Les États-Unis ont clairement signifié leur volonté de voir un retrait complet des actionnaires russes, menaçant la stabilité d’un acteur crucial pour l’économie locale.

Depuis le 9 octobre, les sanctions américaines frappent NIS, et la raffinerie, qui assure 80 % du marché serbe, n’aurait des réserves que jusqu’au 25 novembre. Une situation désastreuse qui contraint le gouvernement serbe à envisager des « décisions difficiles », selon la ministre. L’idée d’une nationalisation plane, malgré l’opposition du président Vucic, face à ce qui pourrait être « certaines des décisions les plus difficiles de notre histoire ».

Cette escalade met en lumière la position délicate de la Serbie, candidate à l’adhésion à l’Union européenne mais réticente à sanctionner la Russie après son invasion de l’Ukraine. Le pays, fortement dépendant du gaz russe, se retrouve pris en étau. Malgré une offre russe de céder le contrôle à une tierce partie, Washington maintient la pression, refusant tout sursis aux sanctions et ne concédant qu’une autorisation de négocier la propriété jusqu’au 13 février, sans geler les mesures punitives. La menace d’un effondrement énergétique imminent plane sur la Serbie, incapable de manœuvrer face aux puissances en jeu.