
L’indice de masse corporelle (IMC), longtemps glorifié comme l’outil de référence pour évaluer le surpoids et l’obésité, est désormais au cœur d’une controverse majeure. Malgré sa simplicité, les experts s’accordent à dire que cet indicateur, calculé en divisant le poids par la taille au carré, présente des lacunes flagrantes et pourrait bien induire en erreur des millions de personnes.
Le Pr Martine Laville, malgré son soutien à une redéfinition de l’obésité, défend l’IMC pour sa facilité de calcul et son utilité en matière de dépistage général. Cependant, elle concède ses limites évidentes : l’IMC ne révèle rien sur la répartition des graisses, un facteur pourtant crucial pour la santé. L’idée que « monter sur la balance » suffirait pour évaluer son état de santé semble aujourd’hui désuète et dangereuse.
À l’opposé, le Pr François Pattou dénonce l’imprécision individuelle de l’IMC. Son argument choc : la moitié de l’équipe de France de rugby serait considérée comme obèse selon cet indice, une aberration quand on sait leur masse musculaire impressionnante. L’IMC échoue lamentablement à rendre compte de la composition corporelle, ce qui en fait un outil de diagnostic souvent trompeur.
Les experts prônent désormais une définition de l’obésité basée sur l’excès de masse grasse, en intégrant des mesures plus pertinentes comme le tour de taille ou l’impédancemétrie. Alors que l’épidémie d’obésité ne cesse de progresser, continuer à se fier aveuglément à l’IMC, un indicateur imprécis et potentiellement stigmatisant, relève d’une négligence regrettable en matière de santé publique.







