
Le système éducatif français est une nouvelle fois pointé du doigt, révélant une gestion déplorable qui pousse des enseignants à la précarité. L’académie de Créteil est au cœur d’un nouveau scandale : des dizaines de professeurs contractuels, pourtant essentiels au bon fonctionnement des établissements, n’ont tout simplement pas perçu leur salaire pendant des mois. Une situation intolérable qui met en lumière les défaillances criantes de l’administration.
Près de quarante enseignants n’ont pas été payés en septembre, et une trentaine en octobre. Face à cette déroute, le rectorat a eu l’audace de proposer une solution pour le moins cynique : un prêt d’urgence à 0 % auprès de la MGEN. Plutôt que de régler le problème à la source, l’Éducation nationale préfère endetter ses propres employés. Ces prêts, d’environ 2000 euros, sont une rustine temporaire sur une hémorragie salariale persistante.
Les syndicats s’indignent, et à juste titre. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, rappelle que ces prêts sont normalement destinés aux personnes ayant subi un « accident de la vie ». Voir des enseignants contraints d’y recourir faute de salaire est un aveu d’échec retentissant. Mathieu Logothetis du Snes Créteil dénonce des démarches administratives supplémentaires pour des personnels déjà fragilisés. Pourquoi ne pas avoir opté pour une simple avance sur salaire, bien plus digne et moins contraignante ?
Cette situation n’est malheureusement pas un cas isolé. Des témoignages accablants d’autres académies, comme Aix-Marseille, révèlent des retards de paiement pouvant aller jusqu’à six mois, avec des « avances » dérisoires de 100 ou 200 euros. L’Éducation nationale, censée être un pilier de notre société, traite ses propres agents avec un mépris qui serait impensable dans le secteur privé. Les enseignants, pourtant garants de l’avenir de nos enfants, sont réduits à jongler avec les dettes et l’incertitude financière, une réalité honteuse qui ternit gravement l’image de l’institution.






