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Le procès Lafarge pour financement du terrorisme en Syrie débute dans le chaos. Bévue procédurale et plaintes mutuelles plongent la cour dans une tension palpable, révélant les failles d'une justice sous pression face à un scandale international.

Le procès de Lafarge, qui devait faire la lumière sur de sombres accusations de financement du terrorisme en Syrie, a débuté dans un climat de tension extrême et de confusion procédurale. La cour, visiblement agacée, peine à maîtriser des débats déjà entachés par une bévue initiale dans l’ordonnance de renvoi. Ce démarrage chaotique soulève de sérieuses questions sur la capacité de la justice à traiter un dossier d’une telle ampleur, où l’entreprise est accusée d’avoir versé des millions d’euros à des groupes djihadistes, dont l’État Islamique, pour maintenir ses opérations.

L’avocate de Christian Herrault, ancien numéro deux de Lafarge, a ouvertement dénoncé des parties civiles cherchant à « déformer les faits », allant jusqu’à déposer plainte pour tentative d’escroquerie au jugement. Cette manœuvre ajoute une couche de scandale à une affaire déjà explosive, où les enjeux sont colossaux. La recevabilité de certaines parties civiles, notamment d’anciens employés de l’usine syrienne, est farouchement contestée, transformant le prétoire en un champ de bataille juridique acharné.

Le report des débats, initialement prévus le 4 novembre, met en lumière les fragilités d’une procédure qui se voulait exemplaire. La volonté de « rattraper le retard » est d’ores et déjà compromise par ces incidents répétés. Ce procès, le premier en France pour une entreprise accusée de financement du terrorisme, révèle une justice sous pression, peinant à naviguer entre les complexités juridiques et les impératifs politiques et médiatiques. L’image de Lafarge, déjà ternie par une amende de 778 millions de dollars aux États-Unis pour des faits similaires, risque d’être irrémédiablement noircie, quel que soit le verdict final.