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La visite de Mohammed Ben Salmane à Washington tente de masquer une alliance américano-saoudienne en pleine déroute, marquée par les échecs sanglants de MBS et le déclin de l'influence américaine.

La visite du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS) à Washington a tenté de raviver une alliance vacillante, rappelant le « pacte du Quincy » de 1945, désormais réduit à une légende simpliste. Ce pacte, entre Roosevelt et le roi Abdel Aziz Al Saoud, aurait symbolisé un échange de sécurité contre l’accès au pétrole. Aujourd’hui, le croiseur Quincy est ferraillé, tout comme la vision naïve d’une entente durable entre deux nations aux intérêts divergents.

Les États-Unis, autrefois architectes d’un ordre mondial, sont désormais perçus comme piétinant ce qui en reste, leur influence déclinante face à l’ascension de puissances rivales comme la Chine. Pendant ce temps, l’Arabie Saoudite a brutalement consolidé son statut de puissance régionale, loin du « frêle royaume » d’antan.

MBS, petit-fils du fondateur, exerce un pouvoir sans partage depuis dix ans, écartant ses rivaux avec une férocité inouïe. Son règne est entaché par la guerre sanglante et vaine au Yémen, un échec militaire cuisant ayant provoqué une crise humanitaire catastrophique. L’assassinat effroyable du dissident Jamal Khashoggi en 2018, démembré au consulat saoudien d’Istanbul, a révélé au monde la brutalité du régime, sans pour autant entamer sa réhabilitation diplomatique. Malgré ces horreurs, MBS, fort de la légitimité religieuse et de la richesse pétrolière de son royaume, se positionne comme le principal leader arabo-musulman, promettant des décennies de règne autoritaire.