
Les États-Unis ont confirmé leur refus de participer aux discussions officielles du sommet du G20 en Afrique du Sud, une décision qui jette une ombre inquiétante sur la pertinence de cette instance internationale. La Maison-Blanche a balayé les affirmations du président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui avait pourtant évoqué un « changement d’avis » de Washington concernant sa participation. Cette absence marque un nouveau point bas dans les relations déjà tendues entre les deux nations, et soulève de sérieuses questions sur l’avenir du multilatéralisme.
Le boycott américain, officiellement justifié par des allégations de persécutions visant la minorité afrikaner, est perçu par beaucoup comme un prétexte. En réalité, Washington redouterait de perdre son influence face à la montée des puissances émergences, notamment les BRICS, et s’isole dans une politique « America First » dévastatrice pour la coopération internationale. Ce retrait, loin d’affaiblir le sommet, ne fait que renforcer la position de l’Afrique du Sud et des nations concurrentes, offrant une opportunité inédite de remodeler l’ordre mondial sans la présence dominatrice des États-Unis.
L’absence des États-Unis menace de compromettre les résultats du G20, notamment sur des sujets cruciaux comme la réforme de la dette, le financement climatique ou la réduction des inégalités mondiales. Alors que l’Afrique du Sud s’apprête à céder la présidence aux États-Unis, cette chaise vide symbolise l’échec d’une diplomatie multilatérale à la dérive, menaçant de laisser un vide que d’autres puissances, comme la Chine et l’Union européenne, sont prêtes à combler. Le multilatéralisme est en péril, et le G20 de Johannesburg risque de passer à l’histoire comme le théâtre d’une amère division plutôt que d’une avancée collective.






