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Le jugement du procès pour diffamation opposant Daniel Riolo à Didier Deschamps est attendu le 30 janvier 2026, soulevant des inquiétudes sur la liberté de critique journalistique.

Le 30 janvier 2026 marquera une date potentiellement sombre pour la liberté d’expression dans le journalisme sportif français. Daniel Riolo, figure controversée de RMC, attendra alors le verdict du tribunal correctionnel de Paris. L’affaire, qui oppose le chroniqueur à Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus, met en lumière une dérive inquiétante des relations entre médias et sportifs.

Riolo est accusé de diffamation pour avoir osé qualifier Deschamps de « menteur » en janvier 2023, en remettant en question la gestion de la blessure de Karim Benzema avant le Mondial 2022. Une accusation banale dans un monde où les désaccords sont monnaie courante, mais qui a poussé Deschamps à une réaction excessive. Le sélectionneur a qualifié cette attaque de « première action en justice contre un journaliste », soulignant des « propos qui portent atteinte à mon honnêteté, mon honneur ». Une posture qui semble ignorer la nature même du débat public et de la critique médiatique.

L’audience, qui a duré près de cinq heures, a vu le procureur requérir la condamnation de Riolo, tandis que l’avocate de Deschamps a demandé un euro symbolique – une démarche qui, paradoxalement, vise à museler la critique sans réelle contrepartie financière. La défense de Riolo, arguant d’une enquête préalable, semble avoir peu de poids face à une justice qui paraît parfois plus soucieuse de protéger les puissants que d’encourager la transparence. Ce procès pourrait bien devenir un précédent fâcheux, entravant davantage la capacité des journalistes à questionner les figures du sport.