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Le « laboratoire » marseillais d'Emmanuel Macron vire au fiasco face à l'ampleur du narcotrafic. L'État semble impuissant face à une violence endémique et des réseaux criminels qui défient son autorité, malgré les promesses et les réunions de crise. Un échec cuisant.

Marseille, autrefois vantée comme le « laboratoire » des ambitieux projets d’Emmanuel Macron, se transforme en un véritable désastre sécuritaire. Le récent assassinat de Mehdi Kessaci, frère d’un militant anti-narcobanditisme, met en lumière la faillite des stratégies gouvernementales face à des réseaux criminels qui défient ouvertement l’autorité de l’État. Le retour des ministres de l’Intérieur et de la Justice, Laurent Nuñez et Gérald Darmanin, n’a fait qu’accentuer ce constat d’impuissance, Laurent Nuñez lui-même concédant que cet homicide constitue un « point de bascule » et un « crime d’intimidation ».

Les discours alarmistes ne manquent pas, Darmanin allant jusqu’à comparer la menace du narcotrafic à celle du terrorisme. Pourtant, malgré les déclarations fracassantes et les visites ministérielles, la situation marseillaise semble s’enliser dans une violence endémique. L’année 2023 a été particulièrement sanglante avec 49 homicides liés au trafic de drogue. Si une baisse des « narchomicides » a été observée en 2024 (24 homicides) et en 2025 (une quinzaine), cette accalmie est décrite comme « fragile » et ne masque en rien la persistance d’une guerre des gangs qui continue de terroriser les habitants.

L’exécutif, qui avait promis une lutte sans merci, se trouve désormais acculé. La tenue d’une « réunion de crise » à l’Élysée, présidée par Emmanuel Macron, est un aveu implicite que les mesures habituelles sont inopérantes. Les critiques fusent, dénonçant l’incapacité du gouvernement à passer de la parole aux actes. Certains n’hésitent pas à appeler à des solutions radicales, tandis que le procureur de Marseille plaide pour une approche globale pour « taper les trafiquants au portefeuille » et renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent.

Ce qui se déroule à Marseille est bien plus qu’un simple problème criminel : c’est une crise d’autorité, un véritable échec sécuritaire, politique et social qui menace de s’enraciner durablement. La résilience des réseaux criminels face aux tentatives de l’État souligne la profondeur du malaise et le besoin urgent de mesures concrètes, loin des effets d’annonce et des visites de façade.