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Le juge français Nicolas Guillou de la CPI subit de plein fouet les sanctions américaines, une décision choc de Donald Trump. Son travail et sa vie quotidienne sont impactés, alors que les États-Unis ciblent neuf magistrats de la Cour. Une dérive inquiétante pour la justice internationale.

Un séisme diplomatique secoue la Cour pénale internationale (CPI) alors que le juge français, Nicolas Guillou, se retrouve pris dans les filets des sanctions américaines. Une décision abrupte, orchestrée par Donald Trump le 20 août, qui plonge le magistrat dans une situation intenable. Le Trésor américain justifie cet acte draconien par la prétendue « autorisation d’émission par la CPI de mandats d’arrêt » contre Benyamin Nétanyahou et Yoav Gallant, tous deux visés pour des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité suite aux événements dramatiques à Gaza.

Cette escalade n’est pas un cas isolé : six juges et trois procureurs de la CPI, dont le procureur général Karim Khan, sont désormais sous le couperet des États-Unis. Nicolas Guillou, dans un entretien poignant au Monde, révèle l’impact dévastateur de ces mesures sur son travail et sa vie. Un quotidien désormais teinté par les restrictions, qui entravent non seulement son rôle essentiel mais aussi sa liberté personnelle. Il lance un appel désespéré aux autorités européennes, les exhortant à activer un mécanisme de protection pour contrecarrer cette pression américaine étouffante.

Le mécanisme de sanctions américain, initialement conçu pour cibler les violations des droits humains, le terrorisme et le trafic de stupéfiants, a dérapé. Avec près de 15 000 individus sur sa liste noire – majoritairement des membres d’Al-Qaïda, de l’État islamique et des régimes dictatoriaux – il inclut désormais neuf magistrats de la CPI. Une dérive qui soulève de sérieuses questions sur la véritable intention derrière ces mesures, menaçant l’indépendance de la justice internationale et plongeant l’institution dans une crise sans précédent.