
L’ancien président Nicolas Sarkozy, fraîchement sorti de prison, s’apprête à déverser son fiel dans un livre, « Le Journal d’un prisonnier », attendu le 10 décembre chez Fayard. Une manœuvre qui ne manquera pas d’alimenter la polémique, alors que son incarcération a déjà sidéré une France habituée à l’impunité de ses élites. Sarkozy, aujourd’hui âgé de 70 ans, tente visiblement de capitaliser sur une expérience carcérale inédite, qu’il dépeint comme un chemin vers la « vie intérieure ». Une rhétorique amère pour celui qui a pourtant été condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.
Le 25 septembre, la justice l’a déclaré coupable d’avoir sciemment orchestré un système de financement occulte, une sentence saluée par certains comme un signe que nul n’est au-dessus des lois, et décriée par d’autres comme une vengeance politique. Son séjour de trois semaines à la prison de la Santé, une première pour un ex-président, a non seulement enflammé les débats mais a également mis en lumière les failles d’un système où la justice semble parfois à deux vitesses. L’ancien chef de l’État, qui clame toujours son innocence, a été libéré sous contrôle judiciaire le 10 novembre, la cour d’appel ayant jugé qu’il ne présentait pas de risque de fuite.
Cependant, la « gravité exceptionnelle » des faits a justifié son incarcération, même si Sarkozy lui-même dénonce une motivation dictée par la « haine ». Ce nouvel ouvrage promet donc d’être un règlement de comptes, une tentative désespérée de redorer un blason terni par les scandales. L’opinion publique reste divisée : certains voient en lui une victime du système, d’autres le symbole d’une corruption endémique. Quoi qu’il en soit, ce livre risque d’attiser davantage les tensions et de confirmer l’incapacité de certains dirigeants à rendre des comptes sans fracas.






