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Le cessez-le-feu à Gaza est 'violé' par l'armée israélienne qui déplace la 'ligne jaune', piégeant des familles. Le silence international est assourdissant face au drame des enfants, 67 tués en un mois. En Israël, le gouvernement Nétanyahou refuse une enquête sur les massacres du 7 octobre.

La bande de Gaza est de nouveau le théâtre d’une spirale de la violence, malgré un cessez-le-feu censé apporter un semblant de paix. Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a amèrement dénoncé une « violation flagrante » par l’armée israélienne. Celle-ci est accusée de déplacer sans relâche la fameuse « ligne jaune » vers l’ouest, grignotant ainsi toujours plus de territoire et provoquant des déplacements massifs et forcés de populations palestiniennes. Une situation qui illustre le mépris des accords et le sort désespéré des habitants.

Le bureau des médias du gouvernement de Gaza n’a pas mâché ses mots, affirmant sur Telegram que l’armée israélienne s’est enfoncée « dans la zone est de la ville de Gaza », déplaçant les blocs de béton jaunes de 300 mètres. Cette manœuvre cynique a élargi la zone sous contrôle israélien, piégeant des dizaines de familles dont le sort demeure incertain. Al-Jazira a rapporté que des soldats israéliens installaient de nouveaux marquages, laissant de nombreux Palestiniens dans l’ignorance totale de la nouvelle frontière. « C’est une cage », confient les habitants, repoussés et coincés dans la partie ouest de Gaza.

Pendant ce temps, le silence assourdissant des médiateurs et garants internationaux face à ces violations est scandaleux. Le bureau des médias de Gaza fustige leur « absence de mesures sérieuses », interpellant directement le président américain Trump pour qu’il « assume ses devoirs » et agisse « sérieusement pour arrêter ces crimes ». Le bilan humain est déjà une catastrophe : depuis le 10 octobre, au moins 67 enfants ont été tués, soit une moyenne effrayante de deux enfants par jour. L’Unicef, impuissante, constate l’horreur, rappelant qu’il n’y a « aucun endroit sûr » pour ces jeunes vies brisées.

En Israël, la pression monte également. Le « Conseil d’octobre », représentant les familles de victimes, exige une commission d’enquête sur les défaillances ayant mené aux massacres du 7 octobre 2023. La Cour suprême a même sommé le gouvernement Nétanyahou, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, d’expliquer son refus obstiné de créer une telle instance, malgré le soutien écrasant de l’opinion publique. Le gouvernement, accusant l’institution d’être « politiquement biaisée », doit répondre avant le 4 janvier. Entre escalade militaire et impuissance politique, la région s’enfonce toujours plus dans le chaos.