
La sentence est tombée, impitoyable : Prakazrel Michel, alias Pras des Fugees, est condamné à quatorze ans de prison ferme. Cette décision, rendue jeudi 20 novembre, met un point final dramatique à un scandale politique et financier qui éclabousse l’élite américaine. L’ancienne icône du hip-hop paie le prix fort pour son rôle dans un réseau de financements illégaux destinés à la campagne de réélection de Barack Obama en 2012.
Dès avril 2023, le verdict était sans appel : l’artiste américano-haïtien, âgé de 53 ans, a été reconnu coupable d’avoir participé à une vaste campagne d’influence orchestrée par Low Taek Jho, le cerveau derrière l’énorme scandale de corruption du fonds souverain malaisien 1MDB. Plus de 120 millions de dollars auraient transité par Pras Michel entre 2012 et 2017, une somme colossale dont une partie aurait servi à contourner les lois américaines sur le financement des campagnes électorales, via des prête-noms et des sociétés offshore. Une trahison manifeste des principes démocratiques.
Les accusations sont accablantes : conspiration, faux et usage de faux, et le rôle d’agent dissimulé pour un gouvernement étranger. L’affaire ne s’arrête pas là, car Pras Michel était également jugé pour lobbying illicite en faveur de la Chine auprès de l’administration Trump en 2017, cherchant à obtenir l’extradition de l’entrepreneur controversé Guo Wengui. Un dossier qui révèle l’ampleur de ses agissements et l’étendue de sa cupidité.
Alors que son avocat dénonce une peine « totalement disproportionnée », les procureurs avaient réclamé une sentence exemplaire, jugeant que Michel avait « trahi son pays pour de l’argent » et « menti sans vergogne ». Ils avaient même évoqué une peine de prison à vie, un scénario certes écarté, mais qui souligne la gravité perçue de ses crimes. L’appel annoncé par la défense promet de prolonger ce cauchemar judiciaire pour l’ancien rappeur, autrefois au sommet de la gloire avec les Fugees, désormais face à la chute la plus brutale.






