
Malgré les façades immaculées de quelques écoles à Zamalka, banlieue de Damas, la réalité éducative en Syrie demeure une catastrophe. Tandis que 8 000 enfants ont pu (re)prendre le chemin de l’école primaire, cette lueur d’espoir est rapidement éclipsée par un tableau bien plus sombre. La joie éphémère des cours de récréation contraste cruellement avec le silence des rues dévastées par la guerre, rappelant un conflit qui a défiguré le pays et ses infrastructures.
Pour la première fois en plus d’une décennie, les élèves syriens ont connu une rentrée unifiée. Cependant, les défis sont colossaux et loin d’être résolus. Avec environ 4 millions d’inscrits, ce sont plus de 2,4 millions d’enfants qui ne sont toujours pas scolarisés, et plus d’un million risquent d’abandonner, selon les chiffres alarmants de l’UNICEF. L’insécurité, la pauvreté endémique, les déplacements massifs de réfugiés et les risques psychosociaux créent un environnement hostile à toute forme d’apprentissage stable. Le système éducatif syrien est en ruine, une école sur trois étant inutilisable – détruite, endommagée ou convertie en abri de fortune.
Même le ministère de l’Éducation, par la voix de Mohamed Hanoun, brosse un panorama désolant : 8 000 des 19 365 établissements nécessitent une réhabilitation urgente. Plus de 400 écoles sont irrémédiablement perdues, réduites à néant par les conflits. Si quelques centaines ont été rebâties, ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de misère éducative. La situation est loin de s’améliorer, laissant des générations entières d’enfants syriens dans un vide éducatif désespérant. Les promesses d’un avenir meilleur semblent bien fragiles face à l’ampleur du désastre.






