
La crise financière qui étrangle le Liban depuis 2019 ne cesse de dévoiler son visage le plus sombre, menaçant désormais de rayer de la carte des institutions vitales. Des organisations non confessionnelles comme Al-Kafaàt, pilier du soutien aux personnes handicapées, ont été contraintes à des réductions drastiques de services et au licenciement de dizaines d’employés. Ce n’est pas une simple récession, c’est une hémorragie sociale orchestrée par l’incapacité de l’État.
Le secteur privé à but non lucratif, véritable bouée de sauvetage pour de nombreux Libanais, est au bord du gouffre. Les Sœurs maronites de la Sainte-Famille ont dû fermer pas moins de 14 de leurs établissements, et deux autres sont sur la liste noire. La raison est un scandaleux cumul de non-remboursements de la part de l’État libanais. Des millions de dollars, promis par contrat, n’arrivent jamais, asphyxiant ces institutions qui se battent pour l’éducation et la santé des plus vulnérables.
Un rapport accablant de L’Œuvre d’Orient révèle l’ampleur du désastre : plus de 147 millions de dollars (127 millions d’euros) de dettes accumulées par les ministères clés envers plus de 250 établissements. Des écoles aux hôpitaux, en passant par les centres sociaux et les orphelinats, le tableau est terrifiant. Présenté juste avant la visite papale, ce document met en lumière une faillite morale et financière qui pousse le Liban vers un effondrement social inévitable, laissant des milliers de vies sans espoir.






