Military-general-speech-controversy
Le général Fabien Mandon a scandalisé les maires en évoquant la perte d'enfants en cas de guerre. Ses justifications ne calment pas la polémique.

Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, a déclenché une vive controverse après ses déclarations alarmistes lors du congrès des maires de France. Ses mots, appelant à « accepter de perdre ses enfants » face à une éventuelle guerre avec la Russie, ont provoqué un tollé général. Malgré ses tentatives de justification, l’indignation ne faiblit pas, soulignant la profonde fracture entre l’armée et une partie de la classe politique et de l’opinion publique.

Devant une audience de maires, Mandon a évoqué la nécessité pour le pays de restaurer sa « force d’âme » et d’être prêt à des sacrifices extrêmes. Cette rhétorique guerrière, bien que défendue comme un simple avertissement face à une « dégradation rapide du contexte », a été perçue comme un appel irresponsable et déconnecté des réalités par de nombreux responsables. Jean-Luc Mélenchon a immédiatement fustigé une invitation à des « préparations guerrières décidées par personne », tandis que Fabien Roussel a rappelé le lourd tribut déjà payé par la France lors des conflits passés.

Même si Emmanuel Macron et Catherine Vautrin ont tenté de minimiser l’incident, qualifiant les propos de « sortis de leur contexte », le mal est fait. La polémique met en lumière une communication militaire parfois maladroite et une vision de la défense qui semble de plus en plus éloignée des préoccupations quotidiennes des citoyens. Les avertissements répétés du général sur une potentielle agression russe de l’OTAN, s’ils se veulent préventifs, risquent surtout d’alimenter l’anxiété sans rassurer. Cette affaire expose une fois de plus la difficulté pour les autorités à préparer la population à des scénarios extrêmes sans générer de panique ou de rejet.