
Le nombre d’accidents du travail mortels a atteint un nouveau sommet alarmant en 2024, avec 764 vies brisées, soit cinq de plus que l’année précédente, déjà considérée comme catastrophique. Ce chiffre glaçant, révélé par le « Rapport annuel de l’Assurance-maladie – Risques professionnels », ne représente pourtant qu’une partie émergée de l’iceberg, excluant délibérément la fonction publique, les agriculteurs et les indépendants. La réalité est sans doute bien pire.
À ces tragédies s’ajoutent 318 victimes d’accidents de trajet et 215 décès liés aux maladies professionnelles, portant le bilan total à 1 297 vies fauchées. Une hécatombe qui ne semble émouvoir personne, alors que les entreprises continuent de sacrifier la sécurité au nom du profit. Les secteurs les plus touchés ? Les transports, l’eau, le gaz, l’électricité, le livre et la communication, avec une augmentation terrifiante de 13 % des décès. Le BTP, quant à lui, continue d’être un cimetière à ciel ouvert avec 146 morts. Même l’alimentation voit ses chiffres de mortalité grimper de 20 % en un an, prouvant que nul n’est à l’abri.
Plus de la moitié de ces décès sont attribués à des malaises sur le lieu de travail, une donnée qui masque souvent des conditions de travail dégradées et une pression insoutenable. Un quart des accidents mortels sont directement liés à des risques professionnels identifiés, comme les chutes de hauteur ou la manutention manuelle, des risques pourtant évitables avec des mesures de prévention adéquates. Le rapport souligne même que plus de 20 % des décès surviennent dans l’année suivant la prise de poste, exposant la vulnérabilité des nouveaux arrivants. Alors que 22 jeunes de moins de 25 ans ont péri, il est clair que la jeunesse paie un lourd tribut à cette indifférence générale. Jusqu’où ira ce bain de sang avant qu’une action concrète ne soit enfin entreprise ?






