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Le Sénat impose la vaccination obligatoire contre la grippe aux soignants libéraux, défiant l'Assemblée. Une décision controversée malgré les 17 000 décès de 2024.

Malgré l’opposition des députés, le Sénat a audacieusement rétabli l’obligation vaccinale contre la grippe pour les soignants libéraux, une mesure qui suscite déjà de vives inquiétudes. Cette décision, prise à main levée, réintroduit un article crucial du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, initialement rejeté à l’Assemblée Nationale suite à l’alliance inattendue du RN et de LFI. Alors que ces partis défendaient la « liberté vaccinale » et s’interrogeaient sur le sort des résidents réfractaires, les sénateurs ont choisi une voie bien plus contraignante.

La rapporteure générale, Corinne Imbert (LR), a pourtant réussi à faire adopter un amendement supprimant l’obligation vaccinale pour les résidents d’Ehpad, dénonçant des « questions éthiques sensibles » liées au consentement, surtout pour les personnes atteintes de troubles cognitifs. Un argument de poids quand on sait qu’une expulsion de personnes vulnérables serait impensable en cas de refus. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, s’est opposée à cet assouplissement, arguant que les chiffres de couverture vaccinale, bien qu’élevés (83%), masquaient des disparités inacceptables entre les établissements.

Le débat est loin d’être clos, surtout après l’épidémie dévastatrice de grippe en 2024, qui a coûté la vie à près de 17 000 personnes et plongé les hôpitaux dans le chaos. Face à ce bilan alarmant et un taux de vaccination désespérément bas chez les soignants (seulement 21%), la Haute Autorité de santé (HAS) devrait se prononcer au printemps sur une obligation vaccinale en 2026 pour les professionnels des structures hospitalières. Le bras de fer entre impératifs de santé publique et libertés individuelles n’a jamais été aussi tendu, promettant des mois de controverse acharnée. La vaccination obligatoire pour les soignants libéraux est désormais une réalité, mais à quel prix pour le consentement et la liberté de choix ?