
La récente Convention citoyenne sur les rythmes scolaires a rendu son verdict, proposant des changements qui, loin de résoudre les problèmes, risquent de plonger le système éducatif dans un chaos encore plus grand. Avec des idées comme le retour à cinq jours d’école «pleins» en élémentaire et un démarrage des cours à 9h au collège et lycée, il est légitime de se demander si ces propositions ne sont pas une fuite en avant coûteuse et inefficace.
Le constat initial est alarmant : le modèle actuel exercerait une «forte pression» sur les enfants, valorisant la «productivité et la performance». Ironiquement, les solutions proposées semblent ignorer les réalités pratiques. Le retour des quatre jours et demi, une réforme de 2013-2014, avait déjà été massivement rejeté et abandonné en 2017 par 90% des communes. Pourquoi s’entêter à ressusciter un échec ? Les journées «trop denses» ne sont pas une nouveauté, et les changements d’horaires risquent de créer plus de problèmes d’organisation pour les familles et les communes qu’ils n’en résoudront.
La proposition de regrouper les vacances de février et de Pâques sur deux zones, au lieu de trois, est également une source d’inquiétude. Si l’objectif est de coller aux préconisations des chronobiologistes, l’impact sur le secteur du tourisme sera indéniablement négatif, menaçant des emplois et des revenus. Encore une fois, les conséquences économiques semblent être reléguées au second plan face à des théories éducatives parfois déconnectées des réalités du terrain.
Mais le plus troublant reste l’absence d’engagement concret du gouvernement. Sarah El-Haïry, Haut Commissaire à l’Enfance, a salué le rapport avec «gourmandise» mais sans avancer la moindre garantie de mise en œuvre. Cela soulève une question fondamentale : à quoi bon mobiliser 133 citoyens pendant des mois si leurs conclusions finissent par être ignorées ? Cette convention, comme ses prédécesseures sur le climat et la fin de vie, semble n’être qu’un piètre exercice de communication, une manœuvre pour donner l’illusion d’une démocratie participative sans réelle volonté de changement. Un gâchis de temps et d’argent public, qui ne fera qu’accentuer la désillusion des citoyens face à une classe politique incapable de prendre des décisions concrètes.






