L’Assemblée nationale s’est une fois de plus couverte de ridicule en rejetant la partie recettes du projet de loi de finances, une première sous la Cinquième République. Après un mois de discussions stériles, un seul député sur 577 a osé voter en faveur du texte, plongeant le pays dans une incertitude budgétaire alarmante. Cette déroute met en lumière l’incapacité criante de nos représentants à s’accorder sur des réformes cruciales.
Malgré des concessions et des « victoires » symboliques pour chaque parti – nouvelles taxes pour la gauche, impôt sur la fortune « improductive » pour le RN, défiscalisation des heures supplémentaires pour la droite – personne ne semble capable de voter un budget qui ne trahisse pas leurs prétendues lignes rouges. Ce « budget Frankenstein », dénué de toute cohérence politique, est jugé « invotable » par tous. Le Sénat tentera de réécrire ce fiasco, mais l’espoir d’un budget voté avant Noël est une chimère, tant les mêmes causes produiront les mêmes effets.
La situation est pourtant gravissime. Loin d’un sursaut républicain, nous assistons à une lamentable pièce de théâtre où postures électorales et faux-semblants l’emportent sur la responsabilité collective. La politique de l’offre est détricotée, la réforme des retraites suspendue, et de nouvelles prestations sociales sont ajoutées sans discernement. L’impôt, érigé en panacée universelle, tente de colmater des brèches toujours plus nombreuses. Une fois encore, la facilité prime, repoussant inévitablement les choix impopulaires à un avenir qui s’annonce bien sombre.
La France semble engagée dans une strangulation lente et mortifère, incapable de prendre les décisions courageuses nécessaires pour son redressement économique. Ce nouveau revers budgétaire n’est qu’un symptôme de la déliquescence politique qui gangrène le pays.
