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Le Sénat a rejeté la limitation des arrêts de travail, aggravant les tensions budgétaires et ignorant la hausse des dépenses. Une décision controversée qui entrave les réformes nécessaires.

Le Sénat a brutalement rejeté la proposition du gouvernement de plafonner la durée des arrêts de travail, infligeant un nouveau revers à l’exécutif en pleine bataille budgétaire. Cette décision, prise le lundi 24 novembre dans le cadre houleux du projet de budget de la Sécurité sociale, semble ignorer la hausse alarmante des dépenses, qui atteignent 11 milliards d’euros en 2024, avec une augmentation incessante de 6 % par an depuis cinq ans.

Les sénateurs ont campé sur une position rigide, insistant sur la « liberté de prescription » des médecins, un argument qui sonne creux face aux réalités économiques et aux contraintes du système de santé. Selon la sénatrice Corinne Imbert, limiter la durée des arrêts de travail « mobiliserait plusieurs centaines de milliers d’heures de consultation », une excuse commode pour maintenir un statu quo coûteux.

Pire encore, les parlementaires ont voté une interdiction pure et simple du renouvellement des arrêts par télémédecine, défiant ouvertement le gouvernement qui jugeait cette mesure « inconstitutionnelle ». Alors que la loi limite déjà à trois jours les arrêts initiaux prescrits à distance, cette nouvelle restriction risque d’ajouter une charge administrative inutile et d’entraver l’accès aux soins, particulièrement pour les populations isolées.

La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a exprimé sa consternation, soulignant qu’un suivi médical régulier après un mois d’arrêt n’est « pas très choquant ». Cependant, les sénateurs, menés par des figures comme Raymonde Poncet Monge, brandissent le spectre du « présentéisme forcé » et du « non-recours » aux soins, des préoccupations qui masquent mal l’incapacité à réformer un système à bout de souffle. Ces votes, loin d’être définitifs, promettent un bras de fer législatif qui pourrait bien se solder par un compromis bancal, laissant le problème des dépenses d’arrêts maladie persister.