Casino-financial-crisis
Le groupe Casino, à peine restructuré sous Daniel Kretinsky, replonge dans les affres de la dette avec 1,4 milliard d'euros à rembourser. Un nouveau fiasco se profile, menaçant l'avenir des enseignes et des actionnaires.

Moins de deux ans après une restructuration financière colossale, le groupe Casino, fleuron déchu de la distribution française désormais sous l’égide de Daniel Kretinsky, se retrouve à nouveau au bord du gouffre. Le milliardaire tchèque, qui avait pris le contrôle du groupe en mars 2024 après avoir évincé Jean-Charles Naouri, est confronté à une dette abyssale de 1,4 milliard d’euros, dont l’échéance fatidique est fixée à mars 2027. L’ombre d’un nouveau désastre plane sur Monoprix, Franprix, Vival et Cdiscount.

Philippe Palazzi, le directeur général de Casino, tente de masquer l’urgence par des objectifs financiers à cinq ans, présentés à des créanciers visiblement sceptiques. Kretinsky, via sa holding France Retail Holdings (FRH), a déjà abattu sa première carte : une demande d’abandon de 600 millions d’euros de dettes, tout en prétendant vouloir conserver les rênes du groupe. Une manœuvre qui sonne comme un poker menteur, où les petits actionnaires risquent une nouvelle fois de tout perdre, comme ce fut le cas lors de la précédente débâcle qui a vu leur participation réduite à une portion congrue.

Le plan « Renouveau 2030 » présenté par la direction vise une réduction de la dette à 800 millions d’euros et un taux d’intérêt ramené de 9% à 6%. En échange de la garantie d’une augmentation de capital de 300 millions d’euros, Kretinsky espère voir sa part dans le capital de Casino passer d’environ 40% à 68%, consolidant ainsi son emprise sur un navire qui semble prendre l’eau de toutes parts. Cette situation critique n’est que la confirmation des fragilités persistantes du groupe, malgré les promesses de relance et les cessions massives de magasins. La question n’est plus de savoir si Casino va s’en sortir, mais à quel prix, et pour qui.