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Le Livret A et le LDDS ont subi une décollecte historique de 5,1 milliards d'euros en octobre, signe d'une crise de confiance majeure après la baisse de leurs taux. L'avenir s'annonce sombre avec de nouvelles baisses de rémunération. L'épargne réglementée est en plein naufrage.

L’hémorragie continue pour le Livret A et le LDDS ! En octobre, les épargnants français ont retiré la somme colossale de 5,1 milliards d’euros de plus qu’ils n’en ont déposé, selon les chiffres accablants de la Caisse des dépôts et consignations. C’est la confirmation d’une tendance inquiétante : le Livret A, autrefois valeur refuge, est en train de perdre pied de manière dramatique.

Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, ne mâche pas ses mots : « Le mois d’octobre est maudit pour les livrets ». Entre l’absence de primes et le poids de la taxe foncière, le calendrier est défavorable. Mais l’ampleur de cette décollecte historique va bien au-delà des facteurs saisonniers. Le véritable coupable ? La baisse désastreuse du taux à 1,7 % intervenue le 1er août, que le Livret A n’arrive manifestement pas à digérer. C’est la deuxième décollecte consécutive, et la troisième en seulement un semestre : un signal d’alarme retentissant.

Après avoir culminé à 3 % en début d’année, le taux a été sabré à 2,4 % en février, puis à 1,7 % en août, laminant l’attractivité de ces placements. Le Livret A a vu s’envoler 3,81 milliards d’euros, tandis que le LDDS a perdu 1,29 milliard. L’encours total plafonne à 601,7 milliards d’euros, bien loin des espérances.

Pendant ce temps, l’argent s’engouffre dans l’assurance-vie, qui a engrangé 14,9 milliards d’euros en septembre, un record. Seul le Livret d’épargne populaire (LEP) tire légèrement son épingle du jeu avec une collecte à peine positive de 20 millions d’euros. L’avenir s’annonce encore plus sombre pour les livrets réglementés : de nouvelles baisses de taux sont à prévoir début 2026, avec un Livret A qui pourrait chuter à 1,4 % ou 1,5 %, et un LEP à 2,4 % ou 2,5 %. Les épargnants devront faire face à une érosion continue de leur pouvoir d’achat face à une inflation persistante et des rendements minables.