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Le président Macron sonne l'alarme face à la Russie « agressive », mais les divisions internes et le manque de clarté sur la défense sèment le doute sur la capacité réelle de la France à affronter les défis géopolitiques.

Lors d’un récent déplacement en Afrique, Emmanuel Macron a délivré un message alarmant, appelant à ne pas céder à la « menace » d’une Russie toujours plus « agressive ». Cette déclaration, bien que ferme, soulève des interrogations sur la réelle capacité de la France et de l’Europe à faire face à une confrontation stratégique hybride. Tandis que les États-Unis proposent un « plan de paix », Macron temporise, affirmant que les concessions territoriales reviennent aux Ukrainiens. Pourtant, le flou demeure sur la position européenne concernant l’utilisation des actifs russes gelés, que Donald Trump verrait bien servir à des projets américains de reconstruction en Ukraine. Une opportunité manquée pour l’autonomie européenne ?

Le président insiste sur la responsabilité unilatérale de la Russie dans le conflit, la désignant comme la seule partie récalcitrante à la paix. Cette rhétorique, bien que compréhensible, élude parfois la complexité géopolitique et la fragilité des alliances. Macron cherche à rassurer les Français en affirmant sa seule « obsession » : protéger le pays. Mais cette protection passe par une démonstration de force face à la « puissance qui nous menace le plus », suggérant une course à l’armement potentiellement coûteuse et incertaine dans un contexte économique déjà tendu.

L’annonce prochaine d’un « nouveau cadre pour servir au sein de nos armées », potentiellement un service militaire volontaire, semble être une réponse à cette menace perçue. Cependant, la communication présidentielle manque de clarté, entretenant la confusion et l’inquiétude quant à une implication plus directe des jeunes Français dans des conflits lointains. Malgré les démentis, le fantasme d’un envoi de troupes en Ukraine persiste, alimenté par des déclarations parfois ambigües et des polémiques autour des propos du chef d’état-major des armées.

Enfin, la situation politique interne, avec un budget des armées rejeté en première lecture à l’Assemblée, met en lumière les difficultés du gouvernement à obtenir un consensus. Macron exhorte les parlementaires à trouver des compromis, mais cette injonction masque mal les divisions profondes qui pourraient fragiliser la capacité de la France à tenir ses engagements militaires. Malgré les affirmations présidentielles sur la force du pays, militairement, diplomatiquement et économiquement, la réalité d’une croissance modérée et d’un paysage politique fragmenté tempère cet optimisme. La France serait-elle plus fragile que son président ne veut le faire croire ?