
Malgré les promesses d’un avenir plus vert, le gouvernement, par la voix du ministre de l’Économie, Roland Lescure, a annoncé le maintien et l’augmentation du bonus écologique jusqu’à 5 700 euros en 2026. Une mesure qui se veut encourageante, mais qui peine à masquer les difficultés persistantes du marché du véhicule électrique. Tandis que l’exécutif brandit fièrement la Renault 5, « faite à Douai », comme un symbole de réussite, de nombreux obstacles demeurent, transformant cette aide en un simple pansement sur une plaie béante.
Après des coupes drastiques et la disparition de la prime à la casse, l’aide à l’achat d’un véhicule électrique avait déjà connu une revalorisation timide en juillet dernier, atteignant péniblement 4 200 euros pour les foyers les plus modestes. Cette nouvelle augmentation semble davantage une tentative désespérée de relancer un marché atone qu’une véritable stratégie à long terme. La prime complémentaire exceptionnelle de 1 000 euros pour les véhicules équipés de batteries européennes, instaurée en octobre, n’a fait qu’ajouter une couche de complexité à un dispositif déjà confus, soulignant l’incapacité du gouvernement à proposer une vision claire et cohérente.
Cette politique du « coup par coup » interroge sur la réelle volonté de soutenir une transition énergétique ambitieuse. Le maintien du bonus, présenté comme un levier essentiel pour l’« électrification des usages », risque fort de se heurter à la réalité du coût d’achat élevé des véhicules électriques et d’une infrastructure de recharge encore balbutiante. Le mirage d’une électricité « décarbonée, pas chère et faite en France » ne suffit plus à masquer les carences structurelles qui entravent l’adoption massive de ces véhicules, laissant planer le doute sur l’efficacité réelle de ces aides. Les consommateurs restent pris au piège des incertitudes, entre des promesses d’aides et une réalité économique souvent amère, face à un marché automobile électrique qui peine à décoller.






