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Un coup d'État militaire secoue la Guinée-Bissau, suspendant le processus électoral. Le président sortant serait emprisonné. Le pays sombre dans une nouvelle crise politique.

La Guinée-Bissau est une nouvelle fois plongée dans la tourmente. Des militaires ont officiellement annoncé avoir pris le « contrôle total du pays » ce mercredi, semant le désordre et l’incertitude dans cette nation ouest-africaine, malheureusement habituée aux troubles politiques. Cette nouvelle intervention militaire survient alors que les citoyens attendaient avec impatience les résultats des élections présidentielle et législatives, transformant l’espoir démocratique en un nouveau chapitre d’instabilité.

Les signes avant-coureurs de cette prise de pouvoir étaient clairs : des tirs retentissant près du palais présidentiel et des hommes en tenue militaire bloquant les accès. Le général de brigade Denis N’Canha, entouré de soldats armés, a confirmé la mise en place d’un « haut commandement pour la restauration de l’ordre ». Selon lui, cette action visait à « garantir la sécurité » et à contrecarrer un « plan de déstabilisation » impliquant de « barons de la drogue » et des introductions d’armes. Des accusations graves qui peinent à masquer la réalité d’un État fragile et sujet aux coups de force.

La situation est critique. Le président sortant, Umaro Sissoco Embalo, serait désormais « en prison à l’état-major », un sort qui illustre la violence et la rapidité de ce coup d’État. Cette arrestation, confirmée par des sources militaires, s’accompagne de celles du chef d’état-major et du ministre de l’intérieur, décapitant ainsi l’appareil de l’État. La capitale, Bissau, est désormais sous un couvre-feu obligatoire, les frontières sont fermées, et un calme précaire règne, teinté de peur et d’incertitude.

Ce n’est malheureusement pas une première pour la Guinée-Bissau, qui a connu quatre coups d’État et de multiples tentatives depuis son indépendance en 1973. Les élections, censées apporter la stabilité, semblent paradoxalement être une source récurrente de conflits post-électoraux. L’exclusion du principal parti d’opposition, le PAIGC, des scrutins avait déjà soulevé des accusations de « manipulation », soulignant la fragilité du processus démocratique et l’incapacité du pays à sortir de ce cycle infernal de violence politique.