
L’Oronte, fleuve vital, est au bord de l’effondrement, menaçant de plonger des régions entières de la Syrie dans une crise humanitaire et économique sans précédent. Après un été torride et un hiver désespérément sec, l’automne n’a apporté aucun répit. Ses 571 kilomètres, qui traversent le Liban, Homs, Hama et Idlib, sont désormais un spectacle désolant de mares stagnantes et de terre craquelée, témoignage d’une agonie silencieuse.
Les chiffres sont alarmants : les précipitations annuelles ont atteint leur plus bas niveau depuis 1956, avec seulement 30 % des normales saisonnières. Les sources sont taries et le barrage de Rastane, crucial pour la région, voit son volume d’eau chuter dangereusement. Cette catastrophe hydrologique met en péril la subsistance de milliers de pêcheurs qui dépendent du fleuve. L’agriculture, pilier économique de ces régions, est à l’agonie, des champs maraîchers d’Idlib aux vergers de Hama. Plus de 200 000 emplois sont directement menacés sur le bassin de l’Oronte, et les répercussions de cette crise se propagent déjà à l’ensemble du pays, promettant un avenir des plus sombres si des mesures drastiques ne sont pas prises.







