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Orange contraint de fermer un site marseillais employant un millier de personnes face à la montée des tensions et au narcotrafic. Une décision qui illustre le chaos sécuritaire grandissant à Marseille.

La situation sécuritaire à Marseille atteint un point de non-retour, forçant même les géants des télécoms à battre en retraite. Orange a ainsi été contraint de fermer temporairement son site de Saint-Mauront, un quartier réputé « sensible », dès ce vendredi et jusqu’à la mi-décembre. Près d’un millier de salariés se retrouvent impactés par cette décision drastique, témoignant d’une montée des tensions qui rend le travail quotidien intenable.

Les « événements répétés sur la voie publique », notamment aux abords de la sortie de métro National, ont poussé Orange à cette fermeture. La CFDT, alarmée, a dénoncé un véritable « état de siège » imposé par le narcotrafic, évoquant des incidents graves, allant d’une bagarre entre dealers à une fusillade le mois dernier. Les employés ont même dû être confinés, une mesure d’urgence qui souligne la gravité de la menace.

Malgré les dénégations de la préfète déléguée des Bouches-du-Rhône, Corinne Simon, minimisant l’hypothèse de « bandes rivales » et affirmant que la police n’a « rien trouvé » après des signalements de coups de feu, le malaise est profond. Ses assurances sur l’intensification des rondes et patrouilles policières semblent bien faibles face à la peur grandissante des salariés, dans une ville régulièrement endeuillée par les homicides liés à la drogue.

Face à ce fiasco, la CGT exige une sécurisation durable du site, critiquant la fermeture comme un « mauvais signal ». Pendant ce temps, Orange propose le télétravail ou le déplacement vers d’autres sites, une solution de fortune qui ne résout en rien le problème de fond : l’incapacité des autorités à garantir la sécurité dans des quartiers entiers, laissant les entreprises et leurs employés à la merci de la criminalité. Une triste démonstration de l’échec des politiques de sécurité urbaine.