France-UK-migrants
Un nouvel accord migratoire franco-britannique, basé sur un principe de « un pour un », est annoncé. Mais face à l'augmentation record des traversées, cette solution est-elle une véritable avancée ou une mascarade annoncée ?

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a claironné un accord « révolutionnaire » avec la France concernant l’épineuse question des migrants traversant la Manche. Présenté comme une solution miracle, ce projet pilote, basé sur un principe de « un pour un », promet de renvoyer en France les migrants arrivés illégalement par de petites embarcations. En échange, une personne ayant exprimé sa volonté de s’installer légalement au Royaume-Uni pourrait être admise. Une formule censée dissuader les traversées dangereuses, mais qui ressemble étrangement à une tentative désespérée de colmater des brèches béantes.

Ce nouvel accord intervient alors que les chiffres de l’immigration illégale vers le Royaume-Uni sont alarmants : plus de 20 000 personnes ont réussi à atteindre les côtes britanniques au premier semestre 2025, soit une augmentation de près de 50 % par rapport à l’année précédente. Malgré les promesses répétées des gouvernements successifs de mettre fin à ce flux, la situation ne fait qu’empirer, prouvant l’échec retentissant des politiques migratoires actuelles.

Emmanuel Macron, le président français, a même osé pointer du doigt une « incitation » à la traversée depuis le Brexit, en raison de l’absence d’accord migratoire avec l’Union européenne. Un aveu cinglant de la faillite des promesses post-Brexit, qui laissait miroiter un meilleur contrôle des frontières. Le vide juridique créé par la sortie de l’UE semble, ironiquement, avoir aggravé le problème plutôt que de le résoudre.

Bien que cet accord soit salué comme un « effet très dissuasif sur le modèle des passeurs », aucune précision chiffrée n’a été fournie sur le nombre réel de personnes qu’il pourrait concerner. Cela soulève de sérieuses questions sur sa réelle portée et sa capacité à endiguer un phénomène complexe. Le fait qu’il doive encore être soumis à vérification juridique par la Commission européenne ajoute une couche d’incertitude à cette annonce déjà bien fragile. L’histoire a montré que les solutions miracles en matière d’immigration ont souvent des effets pervers, poussant les migrants à prendre toujours plus de risques pour atteindre leur destination.