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La France de Macron s'immisce dans la transition malgache après un coup d'État, promettant aide et financements dans un contexte de ressentiment antifrançais. Une intervention controversée.

Un coup d’État secoue Madagascar, et la réponse de la France, via Emmanuel Macron, soulève plus de questions qu’elle n’apporte de solutions. Tandis que le colonel Michaël Randrianirina, nouveau président autoproclamé, s’entretient avec Paris, les promesses de soutien et de financements semblent bien minces face à la crise profonde que traverse l’île. L’Élysée se félicite d’un « processus de concertation nationale » et de réformes pour lutter contre la corruption, mais l’ombre d’une intervention opportuniste plane sur ces déclarations.

Macron exhorte à inclure la jeunesse et la société civile, une injonction qui sonne creux après l’exfiltration controversée de l’ancien président Andry Rajoelina par la France. Ce geste a ravivé un profond ressentiment antifrançais, exacerbant les tensions déjà vives. Les « nouveaux financements » annoncés pour l’insécurité alimentaire et l’aménagement urbain ressemblent davantage à des pansements sur une jambe de bois qu’à un véritable plan de relance durable.

Le colonel Randrianirina, porté au pouvoir par une unité militaire suite à des mois de contestation, remercie une jeunesse malgache pourtant laissée pour compte. L’armée, selon ses dires, est intervenue pour « éviter l’anarchie », un prétexte souvent utilisé pour justifier des prises de pouvoir illégitimes. L’aide budgétaire française, censée stabiliser le pays, ne pourra masquer les véritables problèmes structurels et la fragilité d’une transition engagée sous de si sombres auspices. La situation à Madagascar demeure un baril de poudre, et l’implication française ne fait qu’ajouter à l’incertitude.