
C’est une histoire qui met en lumière l’abjection du système de sous-traitance : des travailleurs sans-papiers, traités « pire qu’un chien », se battent pour leur dignité face à des géants comme Suez, Veolia et Paprec. Ils ont osé élever la voix, malgré la peur constante d’être perçus comme des « sauvages » et de perdre le peu qu’ils ont. Leur combat, mené avec une détermination désespérée devant le siège de Suez à la Défense, est un rappel brutal des injustices qui prospèrent dans l’ombre de nos sociétés prétendument avancées.
Depuis deux ans, ces hommes et femmes, employés par la sous-traitance de Suez, Veolia, Paprec et Urbaser dans des centres de tri des déchets d’Île-de-France, endurent une exploitation systémique. Ils dénoncent des conditions de travail inhumaines, sans sécurité ni respect du droit du travail. Imaginez travailler sans harnais, au milieu des déchets, avec la menace constante de blessures non reconnues, ou même de devoir donner 10% de votre maigre salaire pour espérer travailler la semaine suivante. Des accidents du travail non reconnus et des risques sanitaires graves sont leur quotidien.
L’entreprise sous-traitante NTI, ou AR-Environnement, mise en cause dans ce scandale, a fini en liquidation judiciaire, laissant ces travailleurs dans une situation encore plus précaire. Mais les donneurs d’ordre, qui profitent de cette main-d’œuvre vulnérable pour maximiser leurs profits, ne peuvent plus se cacher. Ces multinationales, qui se prétendent à la pointe de la transition écologique, ferment les yeux sur une hyper-exploitation qui frôle l’esclavage moderne.
Leur demande est simple : obtenir un CERFA pour leur régularisation et la reconnaissance des préjudices subis, ainsi qu’une embauche en CDI. Alors que Veolia a déjà été contrainte de céder sous la pression, Suez s’accroche à l’excuse de la sous-traitance, un bouclier de papier face à l’ampleur de leur responsabilité morale et légale. Cette lutte est bien plus qu’une simple revendication salariale ; c’est un cri pour la dignité humaine dans un système qui préfère ignorer l’horreur pour préserver ses marges.