
La Guinée-Bissau plonge dans une nouvelle crise politique, marquant un échec cuisant pour la démocratie dans ce pays déjà fragilisé. Umaro Sissoco Embalo, le président déchu par une junte militaire, a trouvé refuge à Brazzaville, laissant derrière lui un pays en plein chaos. Son arrestation éclair mercredi et son départ précipité vers le Sénégal jeudi témoignent de l’instabilité chronique qui ronge cette nation ouest-africaine.
Les militaires ont, sans surprise, suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine. Une décision qui anéantit tout espoir de transition pacifique et légitime. Une junte a déjà nommé un président de transition et un premier ministre, préfigurant une période d’incertitude et de troubles pour au moins un an.
Le principal opposant, Domingos Simoes Pereira, leader du PAIGC, a été écarté de la présidentielle et arrêté, selon ses proches. Fernando Dias, le candidat soutenu par le PAIGC, clame avoir largement remporté le scrutin dès le premier tour, accusant Embalo d’avoir orchestré le coup d’État pour se maintenir au pouvoir. Des allégations graves qui mettent en lumière les profondes divisions et la corruption qui gangrènent la politique bissau-guinéenne.
Le siège du PAIGC a été « envahi » par des « miliciens armés », une violation intolérable des principes de l’État de droit. Cette action illustre la brutalité du nouveau régime et l’impunité avec laquelle il opère. Des échauffourées ont éclaté dans les rues de Bissau, des jeunes incendiant des pneus avant de disparaître, symboles d’une résistance balbutiante mais désespérée face à l’oppression. La Guinée-Bissau s’enfonce inexorablement dans une spirale de violence et d’incertitude, tandis que la communauté internationale semble impuissante face à ce nouveau coup d’État.






