
Pour la première fois depuis sa nomination, Jean Castex, à la tête de la SNCF, a orchestré une rencontre inédite avec les quatre organisations syndicales représentatives : la CGT, l’UNSA-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT Cheminots. Cette initiative, bien que tardive, suscite des interrogations. Les syndicats, déjà habitués aux rendez-vous bilatéraux sans réel impact, espéraient enfin du « concret » de la part de leur nouveau dirigeant.
Castex avait multiplié les déclarations de bonne intention lors de sa « campagne » d’accession au poste. Devant le Parlement, il s’était montré « attentif » au risque d’« éparpillement du groupe », une préoccupation majeure et persistante des syndicats. Il avait également mis en avant son « expérience certaine » en matière de dialogue social, laissant entrevoir une possible rupture avec les politiques antérieures. Dans un entretien au Monde, il était allé jusqu’à affirmer ne pas être un « ayatollah de l’ouverture à la concurrence », une déclaration qui a pu être perçue comme un apaisement face aux craintes de privatisation rampante.
Malgré ces assurances, le passé de la SNCF et les défis colossaux auxquels elle est confrontée laissent planer un doute sur la portée réelle de ces engagements. Les syndicats, échaudés par des années de réformes souvent perçues comme défavorables, attendent de voir si les mots de Castex se traduiront par des actions tangibles ou s’il s’agira une fois de plus d’une simple façade, masquant des décisions impopulaires. La crise du rail, les problèmes de financement et la pression constante de la concurrence rendent cette situation particulièrement tendue. Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir si ce dialogue marque un véritable tournant ou un simple coup de communication sans lendemain.






