
La justice iranienne a de nouveau montré son implacable sévérité en condamnant par contumace le cinéaste dissident Jafar Panahi à un an de prison. Le motif ? Des « activités de propagande » contre l’État, une accusation vague et récurrente utilisée pour museler toute voix critique. Cette sentence, révélée par son avocat, est assortie d’une interdiction de voyager et d’adhérer à tout groupe politique pendant deux ans, asphyxiant davantage la liberté d’expression dans le pays.
Malgré sa Palme d’or à Cannes pour « Un simple accident » et une tournée américaine saluée, le régime ne lâche rien. Le fait que ce film, tourné clandestinement, dépeigne un tortionnaire aux mains de ses anciennes victimes a manifestement été perçu comme une provocation intolérable. Le tournage avait d’ailleurs été interrompu par la police, signe des difficultés extrêmes rencontrées par les artistes iraniens.
Panahi, figure emblématique de la nouvelle vague iranienne, a toujours refusé l’exil, préférant documenter les injustices sociales et la place des femmes en Iran, malgré les risques. Son engagement lui a déjà valu plusieurs incarcérations et une grève de la faim. Alors que certains espéraient une accalmie après son retour acclamé en mai, cette nouvelle condamnation est un rappel brutal de la répression constante exercée par le régime contre ses artistes les plus talentueux et courageux. Elle souligne une fois de plus le climat d’oppression dans lequel évoluent les créateurs iraniens, où le succès international ne protège en rien des foudres d’un État paranoïaque.






