
La Colombie, déchirée par des décennies de conflit, vient de connaître une nouvelle démonstration de la fragilité de sa situation. La guérilla de l’ELN a relâché 28 otages, détenus depuis janvier, un événement qui, loin d’apporter un réel soulagement, soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Cette libération fait suite à une offensive sanglante de l’ELN contre d’autres groupes rebelles, causant une centaine de morts à la frontière vénézuélienne.
Parmi les otages figuraient cinq mineurs, un détail glaçant qui souligne la barbarie d’un conflit où même les enfants sont pris pour cibles. L’attaque de l’ELN en début d’année, dans la région du Catatumbo, s’est avérée la plus meurtrière sous le mandat du président Gustavo Petro, enterrant de facto les dialogues de paix déjà moribonds. La Défenseure du peuple a partagé des images des otages « en bonne santé », un constat cynique face aux traumatismes subis, avec l’image sinistre d’un commandant de la guérilla, alias Ricardo, entouré d’hommes armés.
Les négociations de paix entre le gouvernement Petro et l’ELN, pourtant menées pendant deux ans, ont été suspendues face à une intensification des attaques. L’ELN, la plus ancienne guérilla d’Amérique, continue de semer la terreur et de se financer par des activités criminelles : narcotrafic, exploitation minière illégale et enlèvements. La Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, semble prise dans un cercle vicieux de violence et de criminalité dont elle ne parvient pas à s’extraire. Cette libération n’est qu’une façade, masquant une réalité bien plus sombre et un échec patent des efforts de pacification.






