
La pression existentielle ronge les jeunes diplômés, transformant la simple question « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? » en une véritable angoisse. Pour Saphia, analyste en politiques publiques et diplômée de Sciences Po, cette interrogation anodine devient un miroir déformant de ses doutes profonds. À 24 ans, elle incarne une génération obsédée par la quête de sens, craignant plus que tout d’être « déconnectée » ou « inutile » à la société.
Le parcours professionnel, censé être une source d’épanouissement, se transforme en un fardeau d’interrogations incessantes. Chaque choix est scruté, chaque étape remise en question, alimentant une spirale d’auto-dévalorisation. Saphia confie anticiper les jugements, se sentant contrainte de justifier la cohérence de ses décisions, même face à de parfaits inconnus. Une situation alarmante qui révèle le malaise d’une jeunesse brillante, mais constamment sous pression.
Malgré un recul apparent et une meilleure compréhension de son « cheminement », le poids de cette question demeure. Elle illustre la difficulté persistante pour cette génération de concilier réussite professionnelle et alignement personnel. Un véritable défi psychologique qui met en lumière les failles d’un système où l’identité est trop souvent réduite à la profession exercée.







