
La réforme de l’audiovisuel public, ardemment défendue par Rachida Dati, est plongée dans une crise sans précédent au Sénat. La gauche, farouchement opposée, a orchestré une véritable obstruction parlementaire, transformant les débats en un spectacle désolant de suspensions de séance, rappels au règlement et invectives. Un climat tendu, loin de la sérénité habituelle de la chambre haute, qui a à peine permis d’effleurer l’article premier du texte. Le projet, qui vise à fusionner France Télévisions, Radio France et l’INA en une unique holding, est perçu comme une menace par ses détracteurs, et déjà rejeté par l’Assemblée nationale.
L’accélération suspecte du calendrier par le gouvernement, cherchant une adoption précipitée avant la pause estivale, a indigné les sénateurs de gauche. Ils dénoncent un « passage en force » inacceptable, compromettant un examen serein et approfondi d’un texte capital pour l’avenir du service public. Sylvie Robert, sénatrice socialiste, a fustigé des conditions d’examen inadaptées, tandis que Cécile Cukierman, cheffe des sénateurs communistes, a martelé que l’audiovisuel public ne devait pas être « sacrifié par la mascarade gouvernementale ». Cette réforme a un parcours chaotique, ayant déjà été rejetée par l’Assemblée nationale, et a suscité un mouvement de grève de la part des salariés de l’audiovisuel public.
Au cœur de cette discorde se trouve Rachida Dati, ministre de la Culture, qui a repris à son compte cette proposition de loi. Elle se retrouve en conflit ouvert avec les salariés de l’audiovisuel public, dont l’opposition s’est envenimée. Malgré les accusations d’attaques personnelles lancées par la ministre, l’hémicycle était désert, avec une présence minimale de sénateurs. La gauche a tiré profit de cette désertion pour imposer des suspensions de séance, tandis que la droite et le centre ont déploré une obstruction stérile, menaçant de prolonger les débats jusqu’au week-end. Le gouvernement, qui contrôle le calendrier, pourrait même décider de prolonger la session parlementaire, prolongeant ainsi le calvaire.