
Malgré les cris d’alarme sur les finances publiques, les députés ont voté, dans un élan d’unanimité discutable, une loi visant à doper l’engagement des élus locaux. Une véritable saignée pour le budget de l’État, avec une revalorisation des indemnités des maires des petites villes et un trimestre de retraite par mandat. Cette décision, prise à l’approche des municipales, sonne comme une tentative désespérée de masquer le malaise profond de la démocratie locale. L’argent public semble être la seule solution trouvée face à une crise de vocation qui s’aggrave.
Le texte, initialement moins dispendieux, a été amendé pour concentrer les hausses sur les petites communes, mais le surcoût de 53,7 millions d’euros pour les maires est loin d’être anecdotique. Et ce, sans compter l’ajout controversé d’un trimestre de retraite par mandat, qui alourdit encore la facture. Les avertissements des députés macronistes sur le coût pour les finances publiques ont été balayés d’un revers de main, la ministre déléguée à la ruralité, Françoise Gatel, osant même parler du « prix de la démocratie ». Un prix que les contribuables devront, une fois de plus, payer cher.
Au-delà de l’aspect financier, cette loi tente également de combler des lacunes abyssales, notamment concernant l’accès des femmes aux mandats locaux et la conciliation entre vie professionnelle et mandat. Si ces mesures sont louables sur le papier, elles ne masquent pas le fait que le système actuel est profondément déficient. La création d’un statut de « l’élu étudiant » et les aménagements pour les personnes en situation de handicap sont des pansements sur une jambe de bois. Les problèmes de fond persistent, et l’argent semble être la seule réponse des décideurs politiques.
Enfin, l’obligation de déclaration des dons de plus de 150 euros est une goutte d’eau dans un océan de lacunes en matière de transparence. Alors que le gouvernement cherche désespérément 40 milliards d’économies pour le budget 2026, cette loi apparaît comme une dépense irréfléchie, qui ne résoudra probablement pas la crise de l’engagement local, mais qui pèsera lourdement sur les finances publiques. Une fois de plus, les promesses de bonne gestion budgétaire s’envolent face aux réalités électorales.