
La récente visite d’État d’Emmanuel Macron en Chine, censée « rééquilibrer » les relations franco-chinoises, a plutôt mis en lumière un basculement inquiétant du rapport de force. Malgré les tentatives du président français de jouer la carte culturelle en citant Molière à Chengdu, le mur de la Chine de Xi Jinping s’est avéré infranchissable, illustrant la mainmise toujours plus forte du Parti communiste.
Le message subliminal de transgression envoyé à la jeunesse chinoise, via la lecture du Misanthrope, semble s’être perdu dans le verrouillage idéologique imposé par Xi Jinping. Alors que Macron tentait de prôner un « refus de céder aux lois du collectif », le régime chinois vantait, quelques heures auparavant, un modèle d’« harmonie » pour la gouvernance de l’État lors d’une visite orchestrée au barrage de Dujiangyan.
Cette visite, présentée comme un geste d’égard envers la France, pionnière dans la reconnaissance du régime communiste, n’a fait que souligner la dépendance croissante de l’Europe face à la puissance chinoise. Les grands groupes occidentaux, par leur investissement massif et le transfert de technologies imposé par Pékin, ont paradoxalement contribué à renforcer le régime qu’ils tentent aujourd’hui de « rééquilibrer ». Une stratégie à court terme qui pourrait bien se solder par une crise économique et géopolitique durable pour l’Occident.
La « ligne de crête » sur laquelle évolue Emmanuel Macron face à la Chine semble se réduire dangereusement. L’ambition d’infléchir la politique de Pékin s’est heurtée à une réalité implacable : celle d’une Chine plus que jamais décidée à affirmer sa suprématie, laissant peu de marge de manœuvre à ses partenaires européens. La tentative de séduction culturelle n’a pas suffi à masquer l’échec stratégique de cette visite face à la muraille inébranlable de Xi Jinping.






