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Le budget de la Sécurité sociale 2026 s'annonce comme un véritable désastre financier, avec un déficit qui explose et des mesures coûteuses qui s'accumulent.

L’Assemblée Nationale s’enlise dans des débats houleux autour du budget de la Sécurité sociale pour 2026, augurant un chaos financier pour le pays. Malgré des tentatives de compromis bancales, le déficit s’annonce bien supérieur aux prévisions initiales du gouvernement, une situation alarmante soulignée par les différents acteurs politiques.

La réintroduction controversée de la suspension de la réforme des retraites de 2023, votée par 162 députés, menace de faire exploser le déficit. Cette mesure, estimée à 300 millions d’euros en 2026, s’ajoute à un tableau déjà sombre. L’objectif initial du gouvernement d’un déficit à 20 milliards d’euros semble désormais une chimère lointaine, avec des projections atteignant déjà 22,5 milliards, sans compter cette dernière concession.

Les discussions sur les dépenses de l’assurance maladie (Ondam) révèlent également des tensions. L’annonce d’une augmentation de 3% des dépenses, contre les 2% initialement prévus, laisse entrevoir une cure d’austérité à peine voilée pour les usagers, malgré les dénégations du gouvernement. Parallèlement, la création d’un congé de naissance, avancé au 1er janvier 2026, bien que louable sur le principe, soulève des questions sur sa faisabilité et son coût dans un contexte budgétaire aussi tendu. Les amendements pour encadrer la rémunération des docteurs juniors et rétablir la vaccination obligatoire pour les résidents d’Ehpad et les soignants libéraux ajoutent à la complexité de ce texte.

Le rejet par l’Assemblée de l’« année blanche » des prestations sociales et des retraites pour 2026, ainsi que la suppression de nombreuses mesures de recettes comme la suppression de l’exonération de cotisations pour les apprentis, confirment un manque de vision cohérente. Le gouvernement, tiraillé entre ses propres troupes et une opposition fragmentée, peine à imposer une direction claire, laissant planer l’ombre d’un budget de la Sécurité sociale profondément déséquilibré et potentiellement désastreux pour les finances publiques.