
Alors que la démocratie parlementaire s’enlise dans des turbulences incessantes, le gouvernement tente de masquer l’échec par un « dialogue social » qui ressemble davantage à une diversion. La conférence sur le travail, l’emploi et les retraites, lancée sans grand enthousiasme le 5 décembre au CESE, est présentée comme une initiative salvatrice. Un timing pour le moins cynique, quelques heures seulement avant que les députés ne se déchirent sur le budget de la Sécurité sociale, ravivant les plaies d’une réforme des retraites toujours aussi controversée.
Cette conférence, voulue par le Premier Ministre Sébastien Lecornu, semble être une manœuvre désespérée pour « surmonter les psychodrames récurrents » qui secouent l’avenir de nos régimes de pension. Mais ne soyons pas dupes : l’exécutif a lui-même qualifié cet exercice de « libre, sans obligation de résultats », ce qui soulève de sérieuses questions sur son réel impact. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, et son collègue de la Fonction publique, David Amiel, ont eu beau tenter d’enrober la pilule, la démarche sent l’improvisation et le manque d’engagement.
Ce forum, qui s’étalera jusqu’à l’été 2026, est censé donner le « premier rôle » aux organisations de salariés et d’employeurs. Un vœu pieux quand on connaît l’incapacité du gouvernement à écouter réellement les corps intermédiaires. La réflexion sera orchestrée par trois « garants » au pedigree impressionnant : Jean-Denis Combrexelle, Anne-Marie Couderc, et Pierre Ferracci. Mais même les meilleurs experts peineront à donner du crédit à une initiative qui sent la poudre aux yeux, destinée avant tout à détourner l’attention des véritables problèmes qui minent notre système social et politique.






