
La discrétion soudaine de Frédéric Merlin, le dirigeant de la Société des Grands Magasins (SGM), sonne comme un aveu d’échec. Alors que les interrogations pressantes s’accumulent concernant son alliance controversée avec Shein, la plateforme d’ultra-fast-fashion, le patron du BHV se mure dans un silence radio inquiétant. Après avoir paradé sur les plateaux télévisés pour défendre un partenariat présenté comme une « exclusivité mondiale », il refuse désormais toute confrontation avec la presse. Une retraite stratégique qui souligne, une fois de plus, les dérives d’un modèle économique à bout de souffle.
Les tentatives du « M Le magazine du Monde » pour obtenir des éclaircissements se sont heurtées à un mur. L’agence de communication Forward Global, en charge de l’image de Merlin et de la SGM, a fini par admettre son « indisponibilité », après des semaines de relances infructueuses. Plus grave encore, un e-mail contenant des questions pourtant « pertinentes » a été purement et simplement rejeté. « Au regard de leur tonalité, SGM n’entend pas y répondre », a tranché le communicant, révélant ainsi une peur manifeste de la transparence. Une attitude qui ne fait qu’alimenter les suspicions autour des pratiques de l’entreprise.
Ce revirement est d’autant plus troublant que Merlin avait multiplié les apparitions médiatiques à l’automne, affichant une assurance à toute épreuve pour promouvoir son alliance avec Shein. Un partenariat qui, dès le départ, a suscité l’indignation en raison des critiques accablantes pesant sur la plateforme chinoise : dérives environnementales désastreuses, éthique douteuse et conditions sociales déplorables. L’échec du BHV à défendre cette collaboration devant les questions légitimes du public et des médias met en lumière l’hypocrisie d’un système qui privilégie le profit à tout prix, au détriment de l’environnement et des droits humains. Le silence actuel de Merlin, loin d’apaiser les tensions, ne fait que renforcer l’image d’une entreprise fuyant ses responsabilités, préférant l’opacité à la reddition de comptes. Un nouveau coup dur pour le monde du commerce, déjà en pleine crise de confiance.






