
L’Iran, englué dans ses contradictions, a une fois de plus exposé la face sombre de son régime. Deux organisateurs d’un marathon sur l’île touristique de Kish ont été brutalement arrêtés. Leur crime ? Avoir permis à des femmes de courir sans voile, défiant ainsi quarante ans d’oppression. Cette arrestation, rapportée par l’agence du pouvoir judiciaire Mizan, souligne une nouvelle escalade dans la répression des libertés individuelles.
Vendredi, plus de 5 000 participants s’étaient élancés dans le marathon, mais c’est la présence de femmes non voilées qui a transformé l’événement sportif en un véritable champ de bataille idéologique. Malgré l’obligation stricte du port du voile, des images choquantes sur les réseaux sociaux ont montré des participantes bravant l’interdit, déclenchant l’ire des autorités.
La justice iranienne, prompte à réprimer, a immédiatement lancé des poursuites pour «indécence» contre les organisateurs. Le procureur général de Kish n’a pas hésité à fustiger une «manière de déroulement contraire à la décence», tandis que l’agence Tasnim dénonçait une «absence totale de surveillance et le non-respect des règles vestimentaires». Cette réaction disproportionnée met en lumière la paranoïa constante du régime face à toute forme de défiance.
Les deux individus arrêtés, un fonctionnaire de la zone franche et un employé d’une entreprise privée, font désormais les frais de cette intolérance. Cette affaire révèle le fossé abyssal qui divise la classe politique iranienne. Alors que le président Massoud Pezeshkian admet l’impossibilité de contraindre les femmes à porter le voile, une majorité de députés accuse la justice de laxisme. Le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, insiste sur une fermeté accrue, menaçant la société civile déjà fragilisée. Cafés et restaurants ont déjà été fermés pour non-respect du voile, et cette nouvelle arrestation confirme la dérive autoritaire du régime, où la liberté de chacun est constamment menacée par la rigidité dogmatique.






