Nicolas-Sarkozy-prison-10
Nicolas Sarkozy tente de transformer son séjour en prison en un récit poignant avec son «Journal d'un prisonnier», mais l'opération est loin de convaincre. Une audace qui frôle l'indécence.

L’ex-président Nicolas Sarkozy, fraîchement sorti de la Santé, déchaîne déjà les passions avec son «Journal d’un prisonnier». Un mois à peine après sa libération, il tente de transformer son séjour derrière les barreaux en un récit poignant, mais l’opération est loin de convaincre. Sarkozy, autrefois obnubilé par la libération d’otages, se retrouve aujourd’hui à clamer son innocence, se comparant implicitement à ceux qu’il a tirés d’affaire. Une audace qui frôle l’indécence pour beaucoup, surtout quand on sait que la justice l’a bel et bien reconnu coupable.

Son discours sur la prison, «très dure» selon ses dires, ne fait que renforcer le cynisme ambiant. Si l’expérience carcérale marque indéniablement, l’instrumentalisation de cette épreuve pour redorer un blason terni est perçue comme un coup de communication douteux. Les commentaires acides fusent, pointant du doigt l’opportunisme de cette publication. «Faut-il pour autant écrire un livre, et risquer de s’exposer aux ricanements, pire, aux accusations d’impudeur ?» s’interrogent même certains. Loin d’être un acte de rédemption, ce journal apparaît comme une tentative désespérée de manipulation de l’opinion, alimentant davantage la suspicion autour de sa personnalité controversée.

Le livre, en se focalisant sur son vécu personnel, élude les questions de fond et la responsabilité qui lui incombe. Il n’offre qu’une vision parcellaire et partiale de la justice, dépeignant un système qui chercherait à «affaiblir» le prévenu. Cette posture victimaire, bien que prévisible, ne fait que confirmer l’incapacité de l’ancien chef d’État à reconnaître ses torts. Loin de susciter l’empathie, ce «Journal d’un prisonnier» risque surtout de provoquer l’indignation et d’exacerber les divisions, confirmant une fois de plus que la politique et la justice, lorsqu’elles s’entremêlent, sont souvent sources de scandales et de profondes désillusions.