
L’économie sociale et solidaire (ESS), déjà sous la menace de coupes budgétaires gouvernementales, navigue dans un climat d’incertitude. Tandis que ses acteurs tentent d’améliorer la condition de leurs employés, l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) s’apprête à signer un accord « sur les transitions démographiques » avec plusieurs syndicats. Un dixième accord depuis 2006, censé symboliser le dynamisme de la négociation collective, mais dont l’absence de caractère contraignant soulève de sérieuses interrogations sur son impact réel.
David Cluzeau, président de l’Udes, qualifie cet accord de « cadre », visant à « inciter à la négociation dans les branches professionnelles sans s’imposer directement aux employeurs ». Une formulation qui sonne comme un aveu de faiblesse, transformant une potentielle avancée en une simple recommandation. Comment, dans ces conditions, espérer une transformation significative pour les 2,7 millions de salariés du secteur, dont un quart partira à la retraite d’ici 2030 ?
L’ESS se targue de 220 000 entreprises en France, mais se heurte à un défi majeur : attirer et fidéliser les talents avec des budgets inférieurs à ceux du secteur privé lucratif. Cet accord, loin d’être la solution miracle, semble davantage être un pansement sur une jambe de bois. La transition démographique, avec ses départs massifs à la retraite et l’émergence d’une cohorte d’aidants familiaux, exige des mesures concrètes et audacieuses, pas des compromis sans force exécutoire. L’avenir de l’ESS semble ainsi suspendu à des incitations bien trop timides face à l’ampleur des bouleversements à venir.








