
Le Sénat a validé, sans la moindre conviction, une prime de 500 euros destinée aux maires, une initiative du Premier ministre Sébastien Lecornu qui se révèle être une véritable gifle pour les élus locaux. Cette « reconnaissance » dérisoire, annoncée dans un contexte de forte tension, ne parvient qu’à souligner le mépris du gouvernement envers ceux qui œuvrent au quotidien sur le terrain. Loin de toute considération pour les réalités amères des territoires, cette prime semble n’être qu’une pitoyable opération de communication.
Après d’interminables débats, les sénateurs ont cédé à la pression, validant à contrecœur un budget des collectivités territoriales entaché par cette promesse fallacieuse. L’objectif officiel, « sécuriser la capacité du maire à prendre un certain nombre d’actes au nom de l’État », masque mal une tentative désespérée de calmer la grogne. Cependant, cette somme de 554 euros versée annuellement par les communes à leurs maires est perçue, à juste titre, comme insultante. Elle démontre une déconnexion profonde entre l’élite parisienne et les défis colossaux auxquels sont confrontés les maires de France.
Des voix, comme celle du sénateur David Margueritte, s’élèvent pour dénoncer une manœuvre « humiliante ». Les élus n’attendent pas une aumône, mais une réelle reconnaissance de leur engagement et, surtout, qu’on cesse de les accabler de la responsabilité du déficit national. Le Sénat a également rejeté la création d’un « fonds d’investissement pour les territoires », preuve supplémentaire de l’incapacité du gouvernement à proposer des solutions viables et à écouter les préoccupations des territoires.
En outre, les sénateurs ont affiché leur détermination à réduire drastiquement l’effort demandé aux collectivités pour diminuer le déficit public, le ramenant à 2 milliards d’euros contre les 4,6 milliards imposés par le gouvernement. Ils ont sabré de 1,1 milliard d’euros le très controversé « Dilico », un dispositif qui étrangle financièrement les collectivités locales. Cette décision met en lumière l’échec cuisant des politiques gouvernementales qui, au lieu de soutenir les acteurs locaux, les poussent toujours plus vers la précarité.






