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Le budget 2026 est au bord du chaos. Entre divisions politiques et impuissance gouvernementale, un accord semble impossible avant la fin de l'année, menaçant la stabilité du pays.

L’incertitude plane sur le budget de l’État pour 2026, alors que l’échéance du 31 décembre approche à grands pas. Malgré les tentatives désespérées de certains, un accord semble plus que jamais hors de portée, plongeant le pays dans un climat d’instabilité budgétaire. Les divisions au sein même du Parti Socialiste révèlent l’ampleur du désarroi face à un texte rejeté et remanié de toutes parts.

Jérôme Guedj, député socialiste, s’accroche à l’espoir d’un compromis avant la fin de l’année, balayant d’un revers de main l’idée d’une loi spéciale. Pour lui, reprendre les discussions en janvier 2026 ne serait qu’une «perte de temps», une nouvelle preuve de l’incapacité de la classe politique à agir efficacement. Une position qui le met en porte-à-faux avec Olivier Faure, premier secrétaire du PS, qui, lucide, anticipe déjà l’inéluctable : une loi spéciale et une reprise des débats début 2026. Le Sénat a d’ailleurs déjà dynamité la version initiale du budget, rejetée quasi unanimement par l’Assemblée en novembre, annonçant une commission mixte paritaire sous haute tension.

Les propositions de Jérôme Guedj, visant à augmenter les recettes fiscales via les holdings et une surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, se heurtent à la réalité d’un gouvernement qui a proposé de diviser par deux cette dernière, quand le Sénat l’a purement et simplement supprimée. Pire encore, les coupes budgétaires prévues dans l’Éducation nationale (4000 postes) et le «fonds vert» pour la transition énergétique augurent d’un futur sombre pour des secteurs déjà fragilisés. Alors qu’Olivier Faure ferme la porte à un vote positif, Jérôme Guedj se dit «personnellement» ouvert à l’abstention, signe d’un manque criant de ligne directrice.

Dans ce marasme, l’UDI, par la voix d’Hervé Marseille, réclame l’usage du controversé article 49 alinéa 3, une solution de la dernière chance qui permettrait l’adoption du budget sans vote, à condition que le PS ne censure pas le gouvernement. Une pirouette constitutionnelle qui masque mal l’échec d’un dialogue politique et la capitulation face à des divergences irréconciliables. La France semble glisser vers une crise budgétaire, marquée par l’impuissance et les querelles intestines.