Corse-nationalist-decline
Dix ans après leur victoire éclatante, les nationalistes corses sont en plein déclin. Bilan décevant, popularité en berne, l'heure est au constat d'échec et à la crainte d'une perte de pouvoir.

Dix ans après leur accession triomphale au pouvoir, l’hégémonie politique des nationalistes corses semble s’effriter, laissant place à un **amer constat d’échec** et une **profonde déception**. La coalition « Pè a Corsica », qui avait pourtant raflé les territoriales en 2015, voit son étoile pâlir, minée par un bilan jugé « poussif » et une popularité en chute libre.

Gilles Simeoni, président de la collectivité de Corse et figure de proue de « Femu a Corsica », se retrouve fragilisé. L’usure du pouvoir et l’interminable processus sur l’autonomie ont contribué à cette déroute. Pire encore, la montée en puissance d’un **nationalisme identitaire plus radical**, incarné par Nicolas Battini, désormais allié au Rassemblement National, menace directement l’équilibre politique.

Les critiques fusent : « gâchis », « déception », les mots sont durs pour qualifier cette décennie. La première défaite électorale lors des dernières législatives est un signal fort, poussant même Gilles Simeoni à envisager une candidature aux municipales de Bastia. Une manœuvre désespérée pour sauver la deuxième ville de Corse, considérée comme un **symbole crucial** : « Si Bastia tombe, il y a tout qui tombe », s’alarme un député autonomiste.

Cette situation révèle les difficultés inhérentes à la gestion administrative de l’île. Si le charisme a permis de gagner des élections, le savoir-faire pour gouverner a cruellement fait défaut, transformant les espoirs initiaux en une **désillusion généralisée**. Le pari de l’unité, jadis célébré, semble aujourd’hui perdu, marquant la fin d’un cycle pour le nationalisme corse.