doctor-AI-consultation
L'intelligence artificielle EBiM, développée pour les médecins généralistes, suscite l'inquiétude : vers une déshumanisation de la médecine et une dépendance accrue à la technologie ?

Face à l’avalanche de « fake news » et la complexité croissante des diagnostics, les médecins généralistes français cèdent à la tentation de l’intelligence artificielle. Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) vient de déployer EBiM, un agent conversationnel censé révolutionner la consultation. Mais derrière cette prétendue avancée se cache-t-il la déshumanisation progressive de la médecine ?

EBiM, acronyme clinquant pour « Evidence based artificial intelligence medicine », promet des réponses uniquement basées sur un corpus scientifique soigneusement sélectionné. Fini les doutes sur un antibiotique, une analyse biologique ou un traitement méconnu : l’IA détiendrait la vérité. Une béquille technologique qui soulève des questions inquiétantes : les praticiens ne risquent-ils pas de perdre leur sens critique et leur capacité à raisonner au profit d’un algorithme ?

L’arrivée de cette IA soulève un vent de pessimisme quant à l’avenir de la relation patient-médecin. Certains y voient déjà l’annonce d’une médecine entièrement robotisée, où la chaleur humaine serait remplacée par la froideur d’un écran. Les commentaires fusent, dénonçant l’omniprésence des technologies américaines et imaginant déjà des robots humanoïdes délivrant des diagnostics et des médicaments à domicile. Est-ce là le futur désiré pour notre système de santé, déjà fragilisé ?

La question du coût et de l’accès à ces innovations reste également en suspens. Si l’IA est censée « aider » les médecins, quid de la gratuité des consultations ? L’intégration de telles technologies pourrait bien creuser davantage le fossé entre une médecine de pointe, élitiste, et des soins de base toujours plus difficiles d’accès pour tous.